De Magali Mougel
Création novembre 2015
Erwin Motor est une entreprise de sous-traitance automobile qui emploie, la nuit, sur une chaîne de montage, la jeune Cécile Volanges, ouvrière modèle dont l’obstination et la fierté se heurtent à l’incompréhension de son mari.
À l’usine, le contremaître, Monsieur Talzberg surveille ses ouvrières de très près.
Alors que Madame Merteuil, la directrice, agite la menace d’une délocalisation, comment agir sur la baisse de production ? Chercher le coupable ? ou plutôt la coupable ? L’étau se resserre autour de Cécile. Celle-ci, poussée à faire preuve de toujours plus de dévotion à l’entreprise, délaisse son foyer et se livre corps et âme à Erwin Motor et à Monsieur Talzberg.
La richesse du texte vient de ce qu’il pointe les paradoxes de notre rapport au travail : entre dévotion et sacrifice. Magali Mougel reprend les figures de Merteuil et de Valmont des DANGEREUSES de Choderlos de Laclos et les place dans de contexte actuel d’une entreprise. Elle nous fait percevoir les tensions, les jeux de pouvoir, de domination, et de séduction dans un monde, non plus dominé par l’aristocratie mais par des pouvoirs industriels et financiers.
Il pourrait s’agir d’une tragédie moderne : l’inéluctable est en marche et rien ne peut l’arrêter.
Il pourrait aussi s’agir d’un simple fait divers : un couple en crise face à la violence du contexte économique, aux perspectives de perte d’emploi.
Le jeu des acteurs tend à traduire ces deux registres pour emmener le spectateur à la fois dans la beauté, la force d’une tragédie mais aussi dans la simplicité et la trivialité du quotidien.
Ce mélange crée une écoute, une intensité théâtrale, un temps suspendu.
Le texte a été lauréat de l’Aide à la Création du Centre National du Théâtre en mai 2011 et finaliste du Grand Prix de Littérature Dramatique du Centre National du Théâtre en 2013.
Il est inscrit au répertoire de la Comédie-Française depuis 2011.
Le spectacle a été soutenu dans le cadre de Scènes d'automne en Alsace
Pour aller plus loin :
Magali Mougel à propos de son texte
Blogs de spectateurs :
Geneviève Charras
Les Lorgnons d'Oberon
Erwin Motor en petite forme dans les lycées : au Lycée Cassin