24 heures dans la vie d’une friche,
librement inspirées de l’œuvre de Georges Perec
Les 28 et 29 juin 2008, l'association La Friche Laiterie a organisé La Friche Mode d'emploi, un projet fédérant, sur 24 heures continues, de multiples intervenants : compagnies de théâtre, ensembles musicaux, plasticiens, comédiens, danseurs, marionnettistes, vidéastes, scénographes, éclairagistes, ainsi que des participants tels que des enseignants et des étudiants de l'université, des structures associatives et des habitants du quartier Gare.
Tous se sont retrouvés autour d'un moment artistique et festif autour d'une même œuvre : La vie Mode d'emploi de Georges Perec.
Prenant l’œuvre de Perec comme fil conducteur, les intervenants ont eu la liberté de se livrer à une interprétation personnelle, subjective et artistique du roman. Ils se sont approprié un ou plusieurs fragments, épisodes, chapitres de La vie mode d’emploi et en ont proposé un traitement, une forme, une courte adaptation…
Tous les fragments ont ensuite été réalisés dans les lieux multiples du site, transformé en l'immeuble de la rue Simon Crubellier pour l’occasion.
Six espaces aménagés et mis en scènes ou en images permettaient ainsi aux visiteurs de découvrir diverses formes de spectacles, des expositions ou des installations, des œuvres plastiques ou filmiques, des enregistrements audio diffusés par de curieux stéthoscopes-écouteurs muraux.
Les visiteurs venus sur ces deux journées et une nuit ont ainsi pu déambuler selon un itinéraire ludique et “perecquien” et selon une scénographie et une dramaturgie directement inspirées de l'univers de l'écrivain : Jeux Oulipiens, énumérations, parcours fléchés, mots croisés, mélanges de biographie et de fiction. Ils ont également pu se restaurer dans un espace de dégustation en extérieur, y rencontrer en toute convivialité des artistes ou des professionnels du spectacle usagers réguliers ou occasionnels de ce lieu.
Le projet de la Cie Actémobazar :
Une expérience de type ambulatoire, intitulée L’appartement 4ème gauche. Le parcours conduisait le visiteur de l’espace « Marcia » (rez-de-chaussée du bâtiment principal) à l’espace « Rorschash » (premier étage), et était menée à sept reprises par une énergique employée d’agence immobilière, vêtue d'un tailleur rose bonbon (Marie Seux). Il s’agissait, en sa compagnie ou plus exactement « sous ses ordres », de visiter un appartement à louer, prétendument occupé par deux comédiens (Magali Mougel et Frédéric Solunto) qui se prenaient pour les personnages tout droit sortis du roman de Georges Perec. Mais la visite se trouvait subitement interrompue par le désir physique pressant de l’un puis de l’autre.
Une proposition mêlant fiction et réalité, théâtre et vie, pour le plaisir du public, doublement placé dans une sphère intimiste : la « salle » qui représentait un salon, sans ouverture sur l’extérieur, et ne comportait à chaque fois qu’une dizaine de spectateurs.
Delphine Crubézy, coordinatrice artistique de la Friche-Laiterie durant cette période, a initié et coordonné, avec Marie Bohner et Myriam Peuckert, l'ensemble de la manifestation dans un esprit de co-construction entre tous les participants.
Un accueil chaleureux était garanti par Jean-Xavier Coudry, directeur de la Fabrique de théâtre, et la vingtaine de bénévoles coordonnés par Géraldine Joët et chargés d’encadrer les festivités.
« Vivre différentes expériences artistiques non conventionnelles pendant un temps donné, l’équivalent d’une journée et cela au gré de la fantaisie ou de la déambulation de chacun : programme et plan en main, ou bien en suivant le ou les guides.
On se retrouve ainsi dans une posture de spectateur plus « ouverte » que celle des habitués des théâtres : avec des spectacles en extérieur ou dans de petites salles, des formes brèves, le mélange de disciplines artistiques, des installations permanentes… »